Le journal d'une femme de chambre - Avignon

Tâche d'Encre (Théâtre de la)

  • Avignon, 84000
  • Du 05/07/2025 au 26/07/2025
  • 12h00
    Durée : 1h05
  • À partir de 12 ans
  • À partir de 13,90 €
Une œuvre incontournable sur la condition humaine qui vous surprendra par sa modernité !

Découvrir le spectacle

Célestine, femme de chambre au 19ème siècle, cabossée par une vie de soumission au service de différents maîtres, finira par s'élever socialement à force de travail et d'abnégation.

Satire et anti-utopie sont les substantifs pouvant le mieux qualifier cette œuvre. Au fil des séquences maillant cette pièce, nous découvrons une vie au service des autres.

Un texte d’une sincérité, d’une honnêteté sans retenue, un texte vécu pour lequel l’héroïne auteure de ce journal préface : « de n’employer aucune réticence, pas plus vis à vis de moi-même que vis à vis des autres. J’entends au contraire y mettre toute la franchise qui est en moi et, quand il le faudra, toute la brutalité qui est dans la vie. »

Une œuvre incontournable sur la condition humaine qui, à l’heure des distorsions sociales, vous surprendra par sa modernité.

Vous aimez le théâtre lorsque celui-ci donne la parole à une héroïne du quotidien, vous aimez les mots et les sentiments, alors entrez dans le monde de Célestine, un beau moment vous y attend !

Distribution

Dorothée Hardy

Équipe artistique

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Les avis sur le spectacle

La presse en parle

Vivant mag

Célestine est femme de chambre au début du vingtième siècle ; autant dire une « bonne », que sa maîtresse appellera « Marie » ; c'est plus commode. « Ma fille » aussi, ça vous remet à votre place dans l’esprit des petits bourgeois de cette époque. Mais Célestine n'en a cure, elle cultive la joie de vivre comme nous notre potager. Rien ne semble l'avoir blessé durant toute cette vie dévouée aux autres. Elle la raconte, enfin installée avec l'homme qui partage à présent sa vie, au bord de la mer. Il n'en reste pas moins une multitude de souvenirs, d'anecdotes, de ressentis qui souvent nous émeuvent tant le récit est juste, poignant parfois ; pourtant Célestine n'en gardera aucune amertume, elle profite du temps présent et se contente de petites attentions qui pour elle, signifient beaucoup. Je n'avais pas lu l'œuvre d’Octave Mirbeau, je l'ai découverte à travers la magistrale interprétation de Dorothée Hardy, seule en scène, qui fait vivre ces personnages tantôt veules, tantôt attachants et poignants d'humanité, comme ce jeune maître, malade, avec qui elle vivra, bien malgré elle, une histoire d'amour aussi éphémère que magnifique : ce passage de la pièce est un moment fort qui m'a vraiment émue, par la justesse et la sincérité du jeu de la comédienne. Le texte, dépoussiéré par l'énergie de Célestine, nous entraîne dans ses rencontres truffées d'anecdotes souvent drôles, caustiques aussi, témoignant de l'humiliation de toute une vie, que Célestine balaie d'un sourire, enfin heureuse, établie avec un ancien domestique aussi « moche qu'un pou », mais... amoureux. La mise en scène de Patrick Valette est légère, enlevée, pas d'inattention ou d'ennui dans cette adaptation qui a été maintes fois reprise au théâtre (avec la grande Jeanne Moreau) et même au cinéma avec la non moins talentueuse Léa Seydoux. L'interprétation de Dorothée Hardy est magistrale. Un excellent moment à passer !

Libre Théâtre

La relation trouble entre la bourgeoisie et sa domesticité a inspiré de très nombreuses œuvres littéraires, théâtrales, cinématographiques ou audiovisuelles. Il n’est que de citer L’amant de Lady Chatterley, Les bonnes, ou Downtown Abbey. Cette dialectique du maître et de l’esclave, affranchi mais toujours aliéné, est en effet à la fois tragique, complexe et ambiguë. Car au-delà de la violence symbolique et physique, comme dans le célèbre syndrome de Stockholm, l’esclave peut en arriver à chérir son maître voire à l’aimer passionnément. Quoi qu’il en soit, depuis l’abolition de l’esclavage, la domesticité représente le versant intime de l’aliénation du prolétariat. Avec Le journal d’une femme de chambre, cependant, Octave Mirbeau nous offre une version relativement optimiste de la lutte des classes. Célestine, cabossée par cette vie de soumission au service de ses différents maîtres, finira par trouver l’amour et ouvrir un café, en devenant ainsi son propre patron. Le journal d’une femme de chambre, c’est donc en quelque sorte L’assommoir qui se terminerait bien. Dans cette adaptation pour la scène par Patrick Valette du roman de Mirbeau, Dorothée Hardy incarne avec passion ce personnage lumineux, et nous donne à entendre à la perfection le propos de l’auteur. Tour à tour espiègle et bouleversante, elle nous livre de façon très convaincante et très émouvante cette sublime histoire de résilience. À ne pas manquer !

La Revue du Spectacle

Le choix de Patrick Valette s'est porté exclusivement sur le prisme particulier de l'identité féminine incarnée dans le roman par Célestine, cette employée de maison battante, lucide face aux choses de la vie et profondément sensible. Pas de circonstances atténuantes pour la gent masculine dans cette adaptation, mais un très bel hommage à la femme, à ses combats opiniâtres, ses abnégations, ses sacrifices. Comment ne pas avoir cerné, à ce point, le combat de cette femme lors de nos études universitaires en littérature comparée et comment être passée à côté de ce qui constitue de toute évidence la substantifique moelle du roman : le cri d'une femme engluée dans un ordre social dévastateur dont les rêves et l'amour permettent de tenir debout et de se battre ! Une chambrière, le double de Mirbeau s'il en est, à travers laquelle le romancier va réaliser l'objectif qu'il s'était fixé dès 1877 : obliger la société "à regarder Méduse en face" et à "prendre horreur d'elle-même". Quel magnifique travail d'adaptation réalisé là par Patrick Valette. On se dit qu'il a dû être considérable. Mais une adaptation pour le théâtre n'est rien bien entendu, aussi brillante soit-elle, tant qu'elle n'est pas incarnée par les comédiens et les comédiennes… Ici, de comédienne, il n'y en a qu'une sur scène, Dorothée Hardy, formidablement convaincante dans son rôle de femme, proie de la laideur morale du bourgeois et plus globalement de l'humanité toute entière, esclave de la domesticité et du regard des mâles. Il est fort probable qu'Octave Mirbeau serait fier de cette pièce à voir ainsi évoluer ainsi son personnage dans la misère affective et sexuelle. "Célestine Mirbeau" aurait très bien pu être la lanceuse d'alerte du mouvement "Me Too" ou de "Balance ton porc" tant la mise en scène et l'interprétation de Dorothée Hardy, portée par l'adaptation de Patrick Valette, sonnent juste.

Tâche d'Encre (Théâtre de la)

"Bienvenue dans l'univers pittoresque du théâtre de La Tache d'encre avec son décor hétéroclite d'objets situé en plein centre historique. L'entrée se fait par un patio à ciel ouvert. Au milieu s'imbriquant avec le fameux figuier, s'élève la sculpture en fer de l'artiste Alex Labejof. Lieu de création et de diffusion de spectacles, plaque tournante de la scène avignonnaise, ce théâtre avec ses deux salles est un espace pluridisciplinaire, un espace de rencontres et d'échanges culturels mis à la disposition d'artistes qui privilégie une ambiance passionnée et ambitieuse. C'est aussi le lieu festif d'Avignon qui se transforme en grande scène durant le festival"

Bienvenue dans l'univers pittoresque du théâtre de La Tache d'encre avec son décor hétéroclite d'objets situé en plein centre historique.

1 Rue de la Tarasque
84000 Avignon